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La Compagnie Numéro 8 en avant-première du Festival Cergy, Soit !

Fin février, la Compagnie Numéro 8 a testé “Golem”, son projet en cours de création, au Centre commercial des 3 Fontaines, dans le cadre de sa résidence à Cergy-Pontoise. Un spectacle de rue désopilant à la rencontre des passants, mené par 4 clowns exceptionnel(le)s, que l’on retrouvera lors de la 26e édition du Festival Cergy, Soit ! en septembre prochain.

La Compagnie Numéro 8, ce sont 4 filles, 4 clowns malicieuses : Carole Fages, Maëva Husband, Clara Leduc et Hélène Risterucci, un metteur en scène Alexandre Pavlata, issu d’une famille de circassiens tchèque, et un dramaturge-régisseur Fabrice Peineau. La Compagnie était accueillie la semaine dernière en résidence par l’agglomération de Cergy-Pontoise, dans le cadre de la préparation de l’édition 2024 du Festival Cergy, Soit ! En avant-première donc, jeudi dernier, la Compagnie faisait une répétition exceptionnelle « en public » pour « tester » sa création, et déambulation clownesque « Golem », tout en humour, en surprises et poésie, et en interaction bienveillante avec les passants du Centre commercial des 3 Fontaines…

De gauche à droite, Alexandre, Carole, Clara, Hélène et Maëva. © P. Raimbault – CACP

Golem et Clown sont inextricables

Pour sa création 2024, Alexandre Pavlata, le metteur en scène a souhaité revisiter à sa façon le mythe du Golem. Le Golem est une entité mystérieuse qui nous vient de la mystique talmudique. C’est un être imparfait, simple, innocent, impulsif, naïf. Un personnage proche du clown. Au XVIe siècle, le rabbin de Prague l’a créé pour protéger les membres de la communauté juive des pogroms.

« Avec ce projet, la Cie Numéro 8 a le désir de revenir vers son premier amour : le Clown. Ce personnage magnifique est l’incarnation humaine de toutes nos imperfections, de toutes nos vulnérabilités, de toutes nos failles. Bref de notre humanité imparfaite. Image certes élargie de notre condition humaine mais ô combien juste ! Avec Golem, la Compagnie veut explorer cette humanité, la sublimer, la transcender. L’art du clown est de désacraliser cette condition à travers l’autodérision. Rire de nous-même, de notre condition, de notre absurdité, de notre inconstance, de nos croyances, de nos illusions. Les échecs et les ratés de nos existences sont tout autant fédérateurs que les victoires mais elles sont généralement plus récurrentes ! »

On se comprend par le regard !

Il faut les voir évoluer sur le parvis de la Préfecture et les allées du Centre commercial pour saisir le haut niveau de complicité et de connivence qui existe entre ces 4 clowns – Carole, Maëva, Clara et Hélène. Cet acoquinement qui leur permet, dans un parfait ensemble, d’improviser ou chorégraphier leur déambulation et leurs interactions avec le public. « La complicité, c’est la base de notre travail » nous confiera l’une d’elles, ou encore cette affirmation portée par un(e) autre clown : « On se comprend par le regard ! ». Le fait est, quand on ne parle pas vraiment autre chose qu’un « grommelot » de théâtre, que le regard et les gestes deviennent pour les clowns les moyens naturels pour communiquer entre eux et avec le public.

On se comprend par le regard ! – © P. Raimbault – CACP

La Compagnie Numéro 8

Comme nous l’explique Alexandre Pavlata : « La Compagnie N°8 est née en 2008. Notre ambition est de créer des spectacles autant pour l’espace public et les théâtres, que pour des espaces non dédiés comme les musées, les centres commerciaux, les restaurants, les chenils… Nous aimons faire du théâtre invisible, surprendre les gens dans leur quotidien, les questionner, les amuser, les provoquer… Aller à la rencontre des publics qui n’ont pas toujours l’habitude de franchir la porte d’un théâtre ou de fréquenter des lieux culturels !

Nous aimons être féroces, incorrects, mal élevés, indisciplinés, malpolis, bêtes et méchants… Mais, paradoxalement, nous croyons aussi à la beauté, à la sensualité, à la poésie, aux rêves, à l’espoir et à la bienveillance de l’humanité… Notre théâtre est physique et visuel, ironique et décalé. Nous sommes des clowns, des bouffons contemporains, amusant et nous amusant de cette merveilleuse aventure qu’est la vie. »

Entrée en scène ! – © P. Raimbault – CACP

Et si vous veniez à Paris pour encourager cette création ?

Si vous ne pouvez attendre le Festival Cergy, Soit ! pour découvrir « Golem », et d’ailleurs rien ne vous empêcherait de voir cette création plusieurs fois puisqu’elle change à chaque représentation, étant bâtie sur le principe d’une interaction clownesque avec des passants toujours différents dans des lieux chaque fois particuliers…

Donc, si vous souhaitez découvrir à votre tour en avant-première la création de la Compagnie Numéro 8, rendez-vous à ses différentes représentations parisiennes prévues les 3, 4 et 5 avril prochain dans le cadre de la programmation du « Laboratoire urbain de création artistique dans l’espace public / Art’R », un haut lieu de fabrique itinérant pour les arts de la rue, animé par Caroline Loire.

Et puis bien sûr, les applaudir une nouvelle fois lors du Festival Cergy, Soit ! qui se déroulera du 13 au 22 septembre prochain.

« La complicité, c’est la base de notre travail » – © P. Raimbault – CACP